Cambodge

J279 Koh Ta Kiev et Koh Rong Sanloem

Nous avons passé les fêtes sur 2 îles paradisiaques: Koh Ta Kiev et Koh Rong Sanloem. Nos deux hébergements étaient sur des plages isolées; un accessible seulement en bateau et l’autre accessible à pied par une traversée de 30 minutes à travers la jungle. Des endroits bien tranquilles pour 10 jours de repos avec rien à l’agenda, sauf profiter des amis, de la mer et des spectaculaires couchers de soleil. J’ai même pris une journée pour moi en prenant un cours de plongée en apnée, tellement différent de la plongée bouteille. Ce temps de repos nous a tous fait beaucoup de bien, on avait grandement besoin de recharger nos batteries.

Un incident est cependant venu chambouler la quiétude de nos vacances. Pendant la nuit, une grosse branche est tombée sur la tente de deux jeunes cambodgiens qui campaient près de la plage. Les blessures étaient sérieuses, plusieurs factures dont un trauma crânien. On les a stabilisés comme on a pu, puis on a improvisé des brancards pour les transporter sur le bateau. Je croyais naïvement que les ambulanciers les prendraient en charge arrivés sur la rive. Malheureusement, le système de santé ici n’a rien à voir avec ce qu’on connaît. Les ambulanciers n’assuraient que le transport et ne donnaient aucun soin, sauf pour poser un collet cervical… bricolé avec un bout de carton!

On a donc accompagné les jeunes jusqu’à l’hôpital à 30 minutes de là. Encore une fois, l’accueil était loin de ce à quoi l’on s’attendait. Pas vraiment de soins, on s’intéressait surtout à savoir qui allait en prendre la responsabilité et qui allait payer. Les cas étaient graves, il fallait les transférer à la capitale. Je me sentais tellement impuissante, j’étais en pyjamas, pieds nus, sans téléphone ni portefeuille face à un système de santé qui hésitait à prendre en charge des jeunes dont la vie était en danger. Heureusement, j’étais avec une jeune cambodgienne qui parlait parfaitement anglais. Elle a réussi à contacter les familles et négocier avec l’hôpital pour que le transport s’organise. (Nita, you are a super hero!) Ça aura pris 3 h de bureaucratie avant que les victimes ne soient prises en charge. On est rentré à 7 h du matin. J’étais épuisée, inquiète et en colère contre tant d’injustice. Comment peut-on refuser des soins à un humain qui souffre? Évidemment, je savais que ça existait, mais le vivre est tellement déchirant. Avec soulagement, nous avons été informé que les deux jeunes ont été opérés et sont hors de danger.

Ce genre d’aventure nous fait réaliser à quel point on est privilégiés au Canada. Malgré toutes ses failles, notre système de santé est un précieux filet de sécurité pour tous.

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