J139 Chutes de l’Orkhon

Les endroits nous marquent pour différentes raisons. Parfois c’est la beauté des lieux qui s’imprègne en nous, d’autres fois, ce sont les activités qu’on y pratique qui créent les souvenirs, mais il y a aussi les gens qu’on y rencontre qui, à l’occasion, viennent toucher nos cœurs.

La famille qui nous a hébergé près des chutes de l’Orkhon fait partie de ces gens qui, par leur gentillesse et leur grand cœur, créent des moments inoubliables. Le vieil homme rieur, si attentionné avec ses petits enfants, qui chaque matin, entrait en douce dans notre yourte pour allumer un feu afin que nous n’ayons pas froid au réveil. Sa femme avec qui j’ai eu le bonheur de cuisiner quelques plats traditionnels et qui nous offrait de la crème de yak pour le déjeuner. Les enfants qui ont partagé les cassis fraîchement cueillis, ces délices un peu sûrs qui tachent les doigts et barbouillent joyeusement les visages. Et bien sûr toute la bande d’enfants espiègles qui ont tout de suite adopté les miens. Plus particulièrement, ce garçon avec qui Léo s’est instantanément lié d’amitié.

Ils ont été inséparables pendant 3 jours, du réveil au coucher du soleil. Ils ne parlaient pas la même langue, mais ensemble, ils ont vaincu des dragons, conquis de nouveau territoires, défendu leur empire. La magie de 2 cœurs purs qui se rencontrent. C’était beau à voir.

Le départ fut douloureux, mon cœur de maman se serrait de les voir se dire adieu.

Mais apprendre à quitter fait partie des apprentissages du voyage. Être reconnaissant pour ce qui a été s’en s’y accrocher. Accueillir la tristesse et accepter qu’elle soit là parce qu’on a eu la chance de vivre du beau.