
J237 Visite chez les Ibans
Nous avons eu la chance de passé trois jours chez les Ibans, une des ethnies natives de l’île de Bornéo. Aujourd’hui, ils représentent environ 50% de la population de la région de Sarawak.
Ils étaient anciennement appelés les « head hunter » parce qu’ils avaient la joyeuse habitude de collectionner les crânes de leurs ennemis et de les exposer dans leurs maisons. Heureusement, cette pratique a cessé il y a de nombreuses années, mais certaines maisons gardent encore une collection de crânes de cette époque pour les cérémonies.
Ils vivent traditionnellement dans des maisons longues. Ces constructions sur pilotis regroupent de 5 à 60 familles sous un même toit. Chaque famille y a sa chambre et sa cuisine, mais la véranda est une immense aire commune. Les Ibans sont des agriculteurs et les gens du village que nous avons visité se spécialisent dans le poivre. Chaque famille a une parcelle de terre allouée où ils passent la majeure partie de leurs journées, mais le soir ils reviennent dans la maison longue.
Notre visite a vraiment été extraordinaire. Nous avons fait 3h de randonnée dans la magnifique Forest tropicale de Bornéo pour nous y rendre. Les enfants étaient trop heureux d’avoir à traverser de nombreuses rivières. Les inévitables sangsues faisaient bien peur au début, mais on s’habitue rapidement à retirer ces bestioles un peu dégoûtantes, qui, au final, ne sont pas bien dangereuses.
Le contact avec les familles a été particulièrement chaleureux. Ils nous ont accueillis dans leurs maisons et partageaient leurs repas avec nous. Ils sont non seulement sympathiques, mais assez rieurs. Lors de notre deuxième journée, nous avons tous fait une randonnée un peu sportive pour aller pique-niquer près d’une belle chute. Plusieurs familles se sont jointes à nous. En chemin, ils ont décortiqué un palmier pour en récolter le cœur (aliment réservé aux célébrations), puis ont pêché des petits poissons et des crevettes dans la rivière. Le tout a été assaisonné et placé dans des tubes de bambou, puis cuit directement sur le feu. Quel festin! Surtout le riz collant tout chaud sorti du bambou! Pour eux aussi, c’était la fête. Sur le chemin du retour, ils ont cueilli des fougères et d’autres plantes sauvages pour le repas du soir.
Tous les soirs, après le souper, les familles se retrouvent sur la véranda pour discuter, relaxer ou faire quelques travaux manuels, comme tisser des paniers. Ce rythme lent et cet esprit communautaire au milieu de la forêt nous ont fait beaucoup de bien. C’est assurément une des belles rencontres que nous ayons faite lors de notre voyage. Malgré la communication limitée, nous avons eu l’impression de faire partie du village. Je peux comprendre que plusieurs familles reviennent s’y installer. La maison doit même être agrandie pour accommoder les nouvelles familles. C’est beau de voir que ce mode de vie a encore sa place.



























