J51 Village de Musokotwane
Près de Livingstone, nous avons eu la chance de visiter le village traditionnel de Musokotwane. Notre guide de la journée a commencé par nous amener au marché pour acheter tous les ingrédients nécessaires pour un dîner traditionnel. Feuilles de citrouille, feuilles de patate douce (et oui ça se mange!), tomates et le plus important, la farine de maïs, l’ingrédient principal de la Nshima, une boule de pâte un peu collante qui est la base de l’alimentation en Zambie et dans une bonne partie de l’Afrique. On a aussi acheté du savon et des sacs de sel pour remercier les villageois de nous accueillir. Et puis, ce fut le tour du poulet. Je savais bien qu’on y arriverait, il n’y a pas mille façon de conserver un poulet quand il n’y a pas d’électricité. La joie quand les enfants ont vu qu’on achetait un poulet, suivi de la stupéfaction quand ils ont compris que ce serait notre dîner. Ils n’en ont pas vraiment mangé (Un bon village chicken, tout ce qu’il y a de plus bio!), mais ont mangé tout le reste avec appétit.
Pendant toute la visite, on a été suivi par un groupe d’enfants qui voulaient tous tenir la main des miens. Mes cocos étaient très gênés de toute cette attention, mais ils ont réussi à trouver des jeux communs et la gêne a fait place à l’amusement.
Mes enfants trouvaient la pompe très amusante. Je leur ai donc demandé de remplir et de rapporter un seau pour la famille qui nous accueillait. Tout d’un coup, c’était un peu moins rigolo. Surtout quand ils ont compris qu’ici, cette tâche doit être accomplie tous les jours, souvent par des enfants.
J’éprouve toujours un profond malaise pour ce type de visite. L’écart de nos niveaux de vie est tellement indécent. Difficile de ne pas se sentir coupable d’être aussi privilégié et aussi impuissant face à cette injustice. Mais je crois aussi que mes plus vieux ont retiré d’importantes leçons de cette rencontre.